Non non
Je ne le dirai pas une fois de plus, mais si, en voyant la date s’inscrire j’ai un « déjà » sonore comme un cri du cœur qui vient de jaillir.
Mais le temps qui passe n’est pas le propos du jour.
En préparant un semblant de repas hier midi j’écoutais vaguement des invités d’un plateau télé évoquer les redoutables dangers qui nous guettent dans la cuisine.
Les bactéries entre autres. Si j’en crois ces personnes qui bien sûr détiennent La Vérité les torchons sont à changer après chaque essuyage de mains, le frigo à laver à fond toutes les semaines, les poubelles sélectives si elles sont bonnes pour l’environnement sont très mauvaises pour la santé, tous les produits ménagers sont à proscrire au profit de l’inévitable vinaigre blanc, l’eau de javel à fuir comme la peste et le choléra réunis.
J’avoue qu’au bout d’un moment mon esprit s’est mis à vagabonder.
J’ai revu Arthur, Victor, Henri et Eugénie dans la ferme en Normandie.
Il y a eu des agneaux nouveaux nés dans la cuisine, nourris par FU, des œufs en couveuse prêts à éclore sous la lumière rouge, des agnelages difficiles, j’ai une photo d’Eugénie à 4 ou 5 ans avec le bras entier dans la brebis, je ne suis pas certaine qu’un bon lavage de bras ait suivi cette exploration.
Il y avait la boue, les lapins, les vaches, le chien, les chattes, les voisins, les amis, la boue, les vaches ne rentraient pas dans la maison mais c’étaient bien les seules.
4 enfants, des animaux, de la pluie, des rires et des pleurs, peu de temps pour devenir fée du logis et pourtant une étude a démontré que les enfants élevés dans une ferme étaient moins malades et plus résistants aux bactéries, microbes que les enfants vivants en milieu aseptisé.
Et puis zut je ne changerai mes torchons que demain.