Allo Mailllot 38 37
Il y a longtemps, longtemps la salle d’attente du médecin de famille offrait un échantillon savoureux de morceaux de vraie vie.
Même une sauvage comme moi, le nez enfoui dans un livre pouvait profiter pleinement de ce moment à écouter les petits et grands malheurs de certains, prendre des nouvelles du village, la rubrique nécrologique y tenait une grande place, suivie de près par les adultères pour finir en apothéose par l’exhibition teintée de fierté d’une ou plusieurs cicatrices, abdominales de préférence. Les journaux étaient en lambeaux à force d'être lus et relus
Petit à petit l’endroit confiné se vidait, le silence s’installait et c’était enfin mon tour.
Maintenant tout à changé, La vie du rail reste sur la table basse, les nouvelles du village ne s’échangent plus, chaque personne a un téléphone greffé à la main et ça joue à tour de doigts sur le clavier.
Parfois un mobile sonne, l’intéressé s’esquive dehors et nous ne profitons même pas de la conversation !