Sous la toise.
A chaque fois qu’un des enfants atteignait l’âge de 16 mois un rituel s’installait, la toise sur le mur.
Bien droit, les talons collés au mur, lève la tête, non pas de triche et hop un coup de crayon et les voilà fiers pour la journée, j’ai grandi disaient-ils avec une fausse modestie évidente.
Je devais parfois renouveler l’opération plusieurs fois dans la journée tant l’envie de grandir était forte.
Hier j’ai effacé sur le mur les traces de leur enfance, un autre endroit recevra les coups de crayons, encore un peu d’enfance pour Eugénie, adolescence pour Victor et Henri.
L’adulte que sera Arthur en juin se laissera-t-il mettre les pieds aux murs, talons bien collés, lève la tête, pas trop quand même et hop un coup de crayon, sauf que maintenant je dois prendre un tabouret pour faire la marque de Victor et Arthur.